Bonjour à tous, Cet été, à la mi-juillet, j'ai passé trois jours dans une réserve forestière dans la Beauce, un territoire peu perturbé avec des boisés, des lacs, des ruisseaux et des tourbières....
Mardi 25 novembre 2014
Bonjour à tous,
Cet été, à la mi-juillet, j'ai passé trois jours dans une réserve forestière dans la Beauce, un territoire peu perturbé avec des boisés, des lacs, des ruisseaux et des tourbières. Pendant que les autres allaient à la pêche, j'ai parcouru certaines parties de la réserve ... avec mes appareils photographiques.
Aujourd'hui, je vous parle de ma rencontre avec une asclépiade blanchâtre et ses invités ailés. Mon docteur des bibittes, Jean-Denis Brisson m'a aidé pour l'identification des papillons.
Dans une autre infolettre que je travaille avec le botaniste Frédéric Coursol du Jardin botanique de Montréal vous pourrez voir les magnifiques plantes que j'ai pu observer dans deux tourbières : des orchidées, des plantes carnivores, des linaigrettes, des sphaignes, etc.
Bonne lecture et faites attention, l'asclépiade est toxique ...
Rock
Bonjour à tous,
Un véritable essaim de papillons a attiré mon attention vers la mi-juillet sur une colonie d'asclépiades communes. J'ai spontanément pensé au papillon monarque (Danaus plexippus L. 1758) . Mais non mon ami expert des bibittes, Jean-Denis Brisson, a vite fait d'identifier l'argyne cybèle (Speyeria cybele Fabricious 1775).
L'interaction entre le papillon monarque et l'asclépiade est bien connue. Les abeilles et les oiseaux mouches se nourrissent également de son nectar. En fait, elle fait le bonheur de plusieurs insectes et papillons. Une véritable fontaine de nectar.
La couleur blanc jaune des fleurs de l'asclépiade m'intrigua aussi.
C'est pour cela que j'ai fait quelques recherches sur le sujet. Le botaniste Frederic Coursol a identifié une asclépiade commune, malgré la couleur blanchâtre. J'ai découvert à travers mes lectures que les fleurs de l'asclépiade ne sont pas toutes roses ou pourpres.
Asclepias syriaca L. 1752
L'asclépiade commune, l'asclépiade de Cornut, l’asclépiade de Syrie, les petits cochons, l'herbe à la ouate, l'herbe à coton
Common milkweed, silkweed, silky milkweed
L'asclépiade commune appartient à la famille des Apocynacées. Cette plante herbacée vivace est une plante indigène du Canada et des États-Unis. C'est une des plantes indigènes les plus communes au Québec. Elle a été décrite scientifiquement pour la première fois en 1635 par le botaniste français Jacques Philippe Cornuti (1606-1651), ce qui est très tôt pour une plante américaine. Le botaniste français Descaine (1807-1882) lui a donné le nom d'Asclepias cornuti en 1844, ce qu'évoque l'un des ses noms communs d'asclépiade de Cornut. Quant à la raison d'attribuer le nom de syriaca à l'espèce, on n'en sait trop rien, la Syrie n'ayant rien à voir avec cette plante. On la trouve dans les champs, dans les fossés et les terrains vagues.
Sa tige centrale de couleur vert pale est très forte. Les feuilles vert léger et largement ovales sont opposées. Ces dernières mesurent environ 20 cm(8 po) de longueur et 9 cm (3½ po) de largeur. Cette plante donne en juillet des ombelles de fleurs qui peuvent atteindre entre 6 à 7,5 cm (2½ à 3 po) de diamètre. Les fleurs sont légèrement parfumées : des effluves semblable à celles que répandent les violettes. D'autres disent que son parfum rappelle celui des lavandes. La couleur des fleurs varient du pourpre un peu fade au rouge pourpre, du verdâtre au blanc. Elles sont suivies par de gros fruits qui peuvent mesurer jusqu'à 10 cm (4 po) de longueur. Lorsqu'il s'ouvre, le fruit épineux libère des graines pourvues d'aigrettes soyeuses. La plante peut atteindre 1 à 2 m (3 à 6 pi) de hauteur. Elle se répand rapidement par ses rhizomes qui s'étendent dans tous les sens.
Speyeria cybele Fabricious 1775 (famille des nymphalidées), l'argyne cybèle (great spangled fritillary)
L'asclépiade commune est toxique à cause de son latex blanchâtre. Exceptionnellement, le monarque et sa chenille peuvent s'alimenter sur cette plante sans en subir les effets. Ils accumulent ainsi les toxines et deviennent de très mauvais goût. Un cas d'arme chimique chez les insectes pour se défendre ...
Limentis arthemis Drury 1773 (famille des Nymphalidées), l'amiral (white amiral)
Ctenucha virginica Esper, 1794 (famille des Érébidés), la cténuche de Virginie
L'an prochain, je me promets de passer une couple d'heures à photographier des insectes sur ces asclépiades.
La colonie d'asclépiades marquait le point d'entrée d'un sentier de brousse pleins de souches pour se rendre à cette petite rivière.
Rock Giguère