MA COLLECTION DE CURIOSITÉS - PLANTES VIVACES

MA COLLECTION DE CURIOSITÉS - PLANTES VIVACES

La transposition de la curiosité dans le domaine de la botanique peut prendre plusieurs formes : une plante qui fait rêver, une plante inconnue, une plante étrange, une plante inédite, une monstruosité, etc.

Dimanche 22 mars 2015

 


 

Rock Giguère

MA COLLECTION DE CURIOSITÉS – PLANTES VIVACES

La transposition de la curiosité dans le domaine de la botanique peut prendre plusieurs formes : une plante qui fait rêver, une plante inconnue, une plante étrange, une plante inédite, une monstruosité, etc. Les plantes de ma collection de curiosités ont acquis ce statut au fur et à mesure de mes expériences de jardinage et de mes trouvailles.

Mes végétaux collectionnés sont à priori spectaculaires pour moi. Ces plantes accompagnent, ici et là, mes plantes plus classiques. Certaines se suffisent à elle-même, d’autres servent à mettre en valeur d’autres plantes. Voici quelques plantes vivaces que l’on voit plutôt rarement dans les jardins :

PLANTES VIVACES

Alfredia cernua (L.) Cass. 1815
L’alfrédie à têtes penchées

L’alfrédie à têtes penchées est une plante herbacée vivace originaire de la région chinoise de Xinjiang, de la république russe de l’Altai et du Kazakhstan. C’est d’abord Linné qui a nommé cette grande astéracée qui ressemble à un chardon ou à une bardane. La bordure de ses feuilles, très peu épineuses, sont sinueuses et dentées. Les feuilles basilaires sont cordiformes, alors que les autres sont plutôt ovales. Le plant peut mesurer de 2 à 3 m (6 à 9 pi) de hauteur. Cette alfrédie donne des fleurs vert jaune mesurant entre 4 à 5 cm (1½ à 2 po) de diamètre, de la mi-juillet à la mi-août. Celle-ci sont penchées ce qu’évoque le nom de l’espèce. On cultive cette plante au soleil ou à la mi-ombre. L’alfrédie à têtes penchées est rustique jusqu’en zone 3. Elle peut être multipliée par graines ou par division du rhizome. Cette plante aurait une racine comestible, selon Henri Baillon (Histoire des plantes, volume 8, 1886).

Alfredia cernua

Alfredia cernua

Alfredia cernua

Syneilesis aconitifolia (Bunge) Maxim. 1859
Le syneilesis à feuilles d’aconit
Shredded umbrella plant

Ce fut l’une des premières curiosités que j'ai cultivées dans mon jardin. J’ai acquis mon premier plant de Bernard Carrier de la jardinerie Les Introuvables à Val-Bélair. Depuis 1995, mon ami Bernard m'a initié à la culture de plusieurs plantes plutôt rares dans les jardins.

Syneilesis aconitifolia

Le syneilesis à feuilles d'aconit est une plante herbacée vivace originaire de la Russie, de la Chine, du Japon et de la Corée. Elle fait partie de la famille des astéracées. Son habitat d'origine serait les sous-bois des forêts de feuillus. En Amérique, elle fit son apparition dans les jardineries spécialisées au début des années 1980 quand elle fut redécouverte à l'état sauvage en Corée.

Syneilesis aconitifolia

Les adeptes de cette curiosité horticole lui donnent le nom de «petit parapluie», une forme que cette plante prend lorsqu'elle commence à sortir de son sommeil hivernal au printemps et que ses jeunes feuilles velues et argentées se déploient. Par la suite son magnifique feuillage découpé ressemble à celui d’un aconit, ce qu'évoque le nom de l'espèce. Il rappelle aussi la forme des feuilles des delphiniums. Son nom anglais de shredded umbrella décrit très bien alors l'apparence des feuilles matures qui perdent leur pilosité et ressemblent à un parapluie déchiré en lambeaux. Elles rappellent aussi à ce moment les feuilles des podophylles peltés (Podophyllum peltatum). Ce syneleisis donne au milieu de l'été une floraison pas très spectaculaire de fleurs blanc rose portées sur de longues tiges. Le plant peut atteindre 45 à 60 cm (18 à 24 po) de hauteur et de largeur.

Syneilesis aconitifolia

Cette plante se cultive à la mi-ombre dans un milieu frais. Un ajout régulier de compost lui fournit l'humus de son habitat d'origine. Dans mon jardin situé en zone 3b, le syneilesis à feuilles d’aconit revient à tous les printemps depuis une quinzaine d'années. Cette plante accompagne à merveille les fougères, la glaucidie à feuilles palmées (Glaucidium palmatum) et la diphyllée à bouquets (Diphylleia cymosa).

Syneilesis aconitifolia

Syneilesis aconitifolia

Dysosma delavayi (Franch,) Hu 1937 (Syn. Podophyllum delavayi Franch. 1895 et Podophyllum veitchii Hemsl. & E. H. Wilson 1906)
Le podophylle du père Delavay
Delavay’s chinese mayapple

Lorsqu’on passe à proximité du podophylle de Delavay, on ne peut demeurer indifférent à ses feuilles profondément lobées. Lorsqu’elles émergent au printemps, leur coloration se démarque de tous les autres podophylles. La description d’une jardinerie stipule même qu’on devient «ga ga» lorsqu’on voit ce spectacle pour la première fois. Cette couleur printanière, composée d’un beau vert satiné, est tachetée et marbrée de cramoisi brunâtre. Lorsque ses feuilles deviennent à maturité, elles sont de formes irrégulières, présentant de 5 à 8 lobes et pouvant mesurer jusqu’à 30 cm (1 pi) de diamètre. Un groupe d’une à six fleurs rouge pourpre ou rose foncé, aux longs pétales retombants, apparaît lors de la floraison estivale. Elles donnent ensuite des fruits jaunes de la taille d’une prune.

Dysosma delavayi

Note : Le genre Podophyllum a fait l’objet d’une révision taxonomique importante. Des «anciens» Podophyllum, il y a seulement notre podophylle nord-américain, Podophyllum peltatum, qui a conservé son genre. Les espèces delavayi, pleianthum et versipellis appartiennent maintenant au genre Dysosma. Quant à l’espèce hexandrum, les botanistes ont même créé un nouveau genre à son attention, soit le genre Sinopodophyllum.

Dysosma delavayi

Dysosma delavayi

Molopospermum peloponnesiacum (L.) W. D. J. Koch 1824
Le moloposperme du Péloponnèse, le couscouil, l'angélique sauvage

Le genre Molospermum ne compte qu'un seul représentant, soit l'espèce peloponnesiacum. Cette plante très robuste, originaire des Alpes du sud, des Pyrénées et des Cévennes, appartient à la famille des Apiacées. Dans son habitat d'origine, elle pousse à l'étage subalpin dans les escarpements rocheux montagneux et souvent dans les empilements de débris rocheux entrainés par le mouvement des glissements de glaciers. Cette plante montagnarde est aussi impressionnante et étrange que la dénomination taxonomique qui la désigne. Le nom du genre signifie «graine meurtrie» pour évoquer le sillon qui marque les graines.

C'est une plante vivace aromatique au feuillage très découpé comme de la dentelle. Ses feuilles, très brillantes, rappellent d'ailleurs celles des fougères ou du cerfeuil. À la fin de l'été, les feuilles deviennent rapidement jaunes, de tel sorte, que si nous ne sommes pas habitués, nous craignons pour la bonne santé de notre plante. Il ne faut pas avoir peur, la plante est en train de faire ses réserves d'énergie pour mieux passer nos hivers. Cette ombellifère montagnarde donne en juin une ombelle très globulaire et densément garnie de fleurs jaune verdâtre clair. Les hampes florales sont très fortes. Cette plante peut atteindre 70 à 120 cm (32 à 48 po) de hauteur dans les jardins et 60 à 90 cm (2 à 3 pi) de largeur. Son système racinaire est très développé. Le moloposperme du Péloponnèse se cultive au soleil ou sous une ombre légère. Une bonne terre à jardin légère, bien drainée et enrichie de compost, serait un sol favorable à son développement.

En 2006, j'ai obtenu deux plants de mon ami Bernanrd Carrier, de la jardinerie Les Introuvables. Le premier a fleuri en juin 2008. Mes deux spécimens reviennent année après année sans difficulté. C'est pourquoi j'attribue une zone de rusticité 3 à cette plante.

 

Gentiana tibetica King ex Hook. f. 1883 (Syn. Gentiana brevidens Regel 1887)
La gentiane du Tibet
Tibetan gentian, Qin Jao

La gentiane du Tibet est une plante herbacée vivace qui appartient à la famille des gentianacées. Comme le nom de l’espèce l’indique, cette gentiane est originaire de la bordure des montagnes de l’Himalaya au Tibet et aussi dans l’ouest de la Chine. Ses feuilles sont longues et rappellent celles des plantes succulentes. Cette plante produit ses bourgeons floraux à la pointe pourprée au sommet des tiges, quelquefois sur la deuxième jonction supérieure de la tige. Ils sont suivis par des fleurs blanc crème tachetées de brun pourpre, en forme de trompette. Le plant peut atteindre 40 à 55 cm (16 à 22 po) de hauteur et 30 à 45 cm (12 à 18 po) de largeur. On cultive cette plante au soleil ou sous une ombre légère dans un sol frais. Sa culture est facile. La gentiane du Tibet est rustique jusqu’en zone 3. Cette plante est utilisée dans la pharmacopée traditionnelle du Tibet.

Leonurus cardiaca ‘Grobbebol’ L. 1753
Le léonure cardiaque ‘Grobbebol’, l’agripaume cardiaque ‘Grobbebol’
Grobbebol Motherwort

Le léonure cardiaque est une plante herbacée vivace qui appartient à la famille des Lamiacées. Ses tiges sont carrées, comme toute les lamiacées. Ses feuilles sont abondantes. Au printemps, elles forment une rosette de feuilles pendant quelques semaines. Ses feuilles fripées et frisées sont alors très décoratives, probablement l’un des plus beaux moments de cette plante. Les fleurs rose pourpre apparaissent très serrées sur les tiges, à la jonction des feuilles et de la tige. La floraison est souvent tardive, survenant généralement en août et en sepetmbre. Le plant, bien ramifié et érigé, peut atteindre 50 à 80 cm (20 à 32 po) de hauteur. Cette plante, qui a peu d’exigences pour le sol, peut se cultiver au soleil ou à l’ombre. ‘Grobbebol’ est rustique jusqu’en zone 3.

Ses feuilles fripées et frisées sont très décoratives

J’ai acheté ce plant le 12 juin 2012 chez mon ami Yves Boulanger à Matane, le propriétaire d'une petite jardinerie spécialisée en «plantes particulières». C'est la populaire compagnie allemande Jelitto Seeds qui offre les graines de cette sélection. Ce grainetier opère depuis 1957 et offre plus de 3 700 espèces et cultivars. Ils ont des places d'affaires aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Angleterre.

Ramonda myconi (L.) Rchb. 1832 (Syn. Ramonda pyrenaica)
La ramondie de Mico
Pyrenean violet, rosette mullein

Cette espèce, appartenant à la famille des Gesnériacées, est endémique au massif pyrénéen situé en France et en Espagne. Elle forme une rosette très aplatie de feuilles vert foncé, fortement dentelées et pourvues de poils rougeâtres. Les tiges florales atteignent 15 à 17 cm (6 à 7 po) de hauteur. Elles portent des fleurs à cinq pétales qui peuvent être pourpres, roses ou blanches.

Dans la nature, la ramondie de Mico cache son système racinaire dans des crevasses et ses larges feuilles ridées sont plaquées à la roche. En imitant son habitat, on peut cultiver assez facilement cette plante tropicale au Québec, comme dans un muret.

Epimedium 'Fire Dragon' PP17179
L'épimède 'Fire Dragon'
Fire Dragon barrenwort, Fire Dragon fairy wings, Fire Dragon Bishop's Mitre

Cette autre beauté du genre Epimedium donne à la mi-mai des grosses fleurs très gracieuses, en forme d'éperon. Cette berbéridacée présentent une jolie combinaison de jaune et de pourpre rosée. La fleur apparaît juste au-dessus du feuillage. Son feuillage alors gris brun devient tanné et vert à maturité. Le plant peut atteindre 25 à 35 cm (10 à 14 po) de hauteur et un étalement de 30 à 60 cm (12 à 24 po). On doit le cultiver à la mi-ombre dans une terre riche en humus et humide. Planté au printemps 2012, dans une terre un peu lourde, 'Fire Dragon' a très bien passé l'hiver 2012/2013 chez-moi en zone 3b, même si on le classe souvent rustique seulement à partir de la zone 5. Au-dessus de - 10° C, son feuillage est persistant. Donc, si on a une bonne couverture de neige à l'automne avant d'atteindre cette température, notre plant conserve ses feuilles de l'année précédente.

Ce cultivar a été sélectionné à Hampshire en Angleterre par l'hybrideur Anthony Robin White. Parfois, on le trouve sous le nom botanique d'Epimedium davidii ou d'Epimedium leptorrhizum, compte tenu qu'il est un résultat d'un croisement entre ces deux espèces.

Senecio doria K. Koch 1843
Le séneçon doré
Golden ragwort

Comme cette plante très robuste peut atteindre 1 à 1,2 m (3 à 4 pi) de hauteur, il faut lui donner de la place. Cette astéracée s'étend à l'aide de tiges souterraines : elle n'est pas considérée comme trop invasive, malgré sa grande vigueur. Ses feuilles vert tendre et dentelées, grandes et nombreuses à la base, contrastent bien avec ses tiges souvent teintées de rouge. En juillet et en août, la moitié supérieure du plant est garni de fleurs jaunes regroupées en corymbes. Celles-ci sont composées généralement de huit rayons et attirent grandement les abeilles. Dans son habitat, en Europe et au nord de l'Afrique, cette plante croît dans des lieux frais comme des prés humides, des fossés et au bord de l'eau. Le séneçon doré se cultive au plein soleil ou sous un léger ombrage.

Lathyrus aureus (Steven ex Fish. & C. A. Mey.) D. Brândza
Le pois doré
Golden Pea

On voit trop rarement cette plante herbacée vivace dans les jardins. Cette plante, qui appartient à la famille des Fabacées, est une proche parente du pois de senteur (Lathyrus odoratus). À la fin de mai et en juin, cette plante méconnue donne des grappes de fleurs orange doré, rappelant celles des pois. Elles contrastent bien avec les feuilles vert pomme. Le plant peut atteindre 45 à 60 cm (18 à 24 po) de hauteur et de largeur. La croissance de cette légumineuse est lente. On peut cultiver le pois doré au soleil ou sous une ombre légère, dans plusieurs types de sol. Ses tiges florales peuvent servir pour les bouquets de fleurs coupées. Cette plante est originaire principalement de la Turquie, des Caucases, de l'Ukraine, de la Bulgarie et de la Roumanie. Comme je la cultive sans problème depuis quelques années, je dirais qu'elle est rustique jusqu'en zone 3b.

Bonne lecture,

Rock Giguère