Bonjour à tous, Je continue d'identifier les plantes de mes tournées «plus botaniques» avec mes amis botanistes, principalement avec Frédéric Coursol du Jardin botanique de Montréal. Encore merci à Frédéric qui est à la recherche d'une orchidée...
Dimanche 30 novembre 2014
Bonjour à tous,
Je continue d'identifier les plantes de mes tournées «plus botaniques» avec mes amis botanistes, principalement avec Frédéric Coursol du Jardin botanique de Montréal. Encore merci à Frédéric qui est à la recherche d'une orchidée spéciale ces temps-ci ... l'aplectrelle d'hiver. Aujourd'hui, nous explorons une tourbière non perturbée à Saint-Hilaire-de-Dorset, sur une réserve forestière.
Vous allez voir trois orchidées, deux plantes carnivores et d'autres belles plantes de nos tourbières et de leurs environs.
À ce temps-ci, on peut apprécier sur photos les beautés de ces plantes que nous avons vues durant leur saison de croissance. On se prépare déjà à la prochaine saison, en se familiarisant de plus en plus avec nos belles plantes indigènes.
Bonne lecture,
Rock
Bonjour à tous,
Aujourd'hui, on va se familiariser avec des plantes de tourbières. Les 18, 19 et 20 juillet 2014, j'ai accompagné le clan familial à la pêche, sur une réserve forestière située à Saint-Hilaire-de-Dorset dans la Beauce. L'accès est contrôlé par la compagnie forestière Domtar qui opère le lieu. Mon frère fait partie du club privé de chasse et pêche qui tient ses activités sur la concession. Le secteur des tourbières, des rives avoisinantes des lacs et des rivières est peu perturbé, un endroit rêvé pour ceux qui s'intéressent aux plantes sauvages. Voici les résultats de ma pêche :
Calopogon tuberosus (L.) Britton et al. 1888
Le calopogon tubéreux, le calopogon gracieux
Tuberous grass pink
Le genre Calopogon compte cinq espèces et fait partie de la famille des Orchidacées. Calopogon signifie «belle barbe». Le calopogon tubéreux est indigène au Canada et aux États-Unis, ainsi qu'à Cuba et aux Bahamas. Son habitat préféré est un sol acide et humide, comme celui des tourbières. Cette plante vivace fleurit au mois de juillet. La fleur mesure entre 2,5 et4 cm (1 à ½ po) de diamètre. Une crête dorée orne un labelle supérieur. Le plant donne de quatre à douze fleurs magenta à rose, légèrement parfumées et très voyantes. Ce calopogon peut mesurer 15 à50 cm (6 à20 po) de hauteur. La pollinisation est effectuée principalement par les abeilles.
Platanthera blephariglottis (Willd.) Lindl. 1835 var. blephariglottis
La platanthère à gorge frangée
White Fringed Orchid
Cette orchidée terrestre, qui pousse directement dans la sphaigne, est originaire de l'est du continent nord-américain, de Terre-Neuve jusqu'à l'État de la Géorgie. Elle pousse généralement dans les tourbières ombotrophes, c'est-à-dire des lieux humides qui sont alimentés uniquement par des eaux météoriques, soit par la pluie, la neige, le brouillard et même le vent. La platanthère à gorge frangée est une plante élancée qui peut atteindre entre 30 à 60 cm (1 à 2 pi) de hauteur. Elle fleurit de la fin de juin jusqu'en août. Elle produit une inflorescence en grappe qui peut contenir de 10 à 25 fleurs non odorantes d'un beau blanc pur. Le labelle est bordé d'une délicate frange.
Cette orchidacée est plus souvent présente sur les sites où les activités humaines environnantes ne sont pas fréquentes. Cette orchidée est considérée comme rare au Québec. Vincent Laroche, dans sa thèse de maîtrise en sciences biologique déposée en décembre2010, amontré que la platanthère à gorge frangée serait une bonne indicatrice de l'intégrité écologique des tourbières ombotrophes au Québec.
Platanthera clavellata (Michx.) Luer 1972
La platanthère claviforme, l'habénaire à petite massue
Club-spur orchid
Cette plante originaire de l'est du Canada et des États-Unis fait partie des Orchidacées. Le nom de l'espèce, clavellata, signifie petit clou et évoque le long éperon de la fleur en forme de massue d'où son nom commun d'habénaire à petite massue. La position de ses fleurs, souvent horizontale, nous aide à identifier cette espèce. L'inflorescence, un épi terminal, porte 5 à 15 fleurs, vert pâle à vert jaunâtre. Le temps de floraison va du début de juillet jusque vers la fin d'août. Cette petite orchidée mesure de 10 à 45 cm (4 à 18 po) de hauteur. L'un de ses habitats préférés est la tourbière.
Drosera rotundifolia L. 1753
La drosère à feuilles rondes, l’herbe à la rosée à feuilles rondes, le rossolis à feuilles rondes
Common sundew, round-leaved sundew
Le genre Drosera tire son origine du mot grec drosos qui signifie la rosée, d'où son nom commun d'herbe à la rosée. Comme il peut aussi provenir du latin ros solis, la rosée du soleil, les drosères sont aussi connues sous le nom de rossolis.
La drosère à feuilles rondes appartient à la famille des Droséracées. On la trouve dans des régions tempérées, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. C'est l'espèce la plus répandue dans le genre Drosera et l'une des quatre espèces qui poussent au Québec.
Cette plante pousse généralement au plein soleil dans le sol acide des tourbières et des marais à shaignes. Souvent on l'aperçoit sur un fond de sphaigne rougeâtre comme la sphaigne rouge (Sphagnum rubellum). Elle présente souvent une coloration rougeâtre. Les feuilles de cette drosère, portées par un long pétiole, sont le plus souvent appliquées contre le sol. Elles sont petites et rondes ce qu'évoque le nom de l'espèce.
Ses feuilles sont recouvertes de glue, ce qui leur donne l'aspect d'être imprégnées de nectar ou d'eau, ce qui attire les insectes. Les petits insectes qui entrent en contact avec ces tentacules brillants sont englués et attirés vers le centre de la feuille où ils seront digérés par des sucs digestifs. Comme cette plante vit dans un milieu très pauvre, cette plante compense avec de la nourriture organique.
Cette petite plante carnivore vivace terrestre forme une rosette de 2 à 5 m(1 à 2 po), rarement jusqu'à 8 cm (3 po).
Sphagnum rubellum Wilson 1855
La sphaigne rouge
Red narrow leaf peat moss
La sphaigne rouge tapissait le sol de la tourbière où poussait la drosère à feuilles rondes.
Sphagnum rubellum Wilson 1855
Sarracenia purpurea L. 1753
La sarracénie pourpre
Northern pitcher plant
Le genre Sarracenia compte environ huit espèces, toutes d'origine nord-américaines. En nommant ce genre en 1753, Linné a rendu hommage au docteur Michel Sarrazin (1659-1734), un médecin du roi qui a exercé en Nouvelle-France. Celui-ci avait envoyé en 1700 un spécimen de la sarracénie pourpre au botaniste français Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) qui travaillait au Jardin des plantes de Paris. Tournefort a décrit la plante en honorant Michel Sarrazin : Sarracenam appellavi a Clarrissimo D. Sarrazin. Une seule espèce est présente au Québec : la sarracénie pourpre. Le nom de l'espèce, purpurea, évoque les veines des feuilles mais surtout la coloration de la fleur.
On la rencontre même dans les tourbières finissantes envahies de buissons et de jeunes arbres colonisateurs.
Les feuilles refermées sur elles-mêmes de cette plante carnivore, forment une espèce d'urne, une véritable «fosse aux lions» veinées de rouge. Ces vases se remplissent d'eau lors des pluies ou à partir de la rosée, devenant ainsi un piège passif pour les insectes qui s'y noient. La paroi extérieure du vase attire les proies par sa coloration et une substance secrété à la surface. Les insectes se pose ur le col de la trappe, une surface brillante, étroite et glissante. Les plus malchanceux tombent ensuite à l'intérieur de l'urne ou y descendent pour se désaltérer. La paroi intérieure étant munis de poils raides et dirigés de haut en bas empêche la fuite. C'est donc un billet aller, mais sans retour.
Les feuilles sont disposées en rosette. La plante doit avoir au moins trois ou quatre ans pour fleurir. Cette plante herbacée vivace donne généralement une seule fleur pourpre par année, au printemps. Celle-ci demeure une bonne partie de l'année. La fleur solitaire est pendante. La hampe florale peut mesurer entre 30 à60 cm(1 à 2 pi) de hauteur. Cette plante est typique des tourbières ombrotrophes comme à Saint-Hilaire-de-Dorset. Elle peut pousser dans un sol très pauvre et acide, en suppléant avec sa nourriture organique. On la rencontre même dans les tourbières finissantes envahies de buissons et de jeunes arbres colonisateurs. Selon Marie-Victorin, la sarracénie pourpre «est la plus extraordinaire plante de notre flore».
Eriophorum virginicum L. 1753
La linaigrette de Virginie
Cotton grass. tawny cotton grass
Cette plante vivace fait partie de la famille des Cypéracées. Elle se développe généralement au plein soleil, dans un sol mouillé. Cette plante forme une seule tige qui peut atteindre 40 à 120 cm (16 à 48 po) de hauteur. Ses feuilles sont linéaires comme une graminée. C'est la plus tardive des linaigrettes. Son inflorescence est une panicule qui ressemble à une petite queue de lièvre de blanc à brun pâle. À Dorset, une tourbière ombrotrophe à sphaignes, la linaigrette de Virginie accompagnait l'andromède glauque (Andromeda polifolia var. latifolia).
Eriophorum vaginatum subsp. spissum (Fernald) Hultén 1942
La linaigrette dense
Dense cottongrass
L'espèce vaginatum est variable : certaines autorités botaniques la divise en deux sous-espèces, vaginatum et spissum. La plante est formée d'une longue tige raide qui porte un épillet solitaire de soies blanches qui forme une boule soyeuse. Cette tige peut atteindre 60 cm (12 po) de hauteur. On trouve la linaigrette dense dans les marais et les tourbières, dans un sol acide.
Spiraea tomentosa L. 1753
La spirée tomenteuse, le thé du Canada
Steeplebush, meadowsweet
La spirée tomenteuse appartient à la famille des Rosacées. Elle est originaire du Canada et des États-Unis. Le nom de l'espèce, tomentosa, évoque la présence de poils sur plusieurs parties de cet arbuste à feuilles caduques, dont la tige, le revers des feuilles et les boutons floraux qui sont recouverts d'une pubescence feutrée de couleur rouille. En juillet, cet arbuste produit à l'extrémité des tiges des panicules de fleurs roses mesurant entre 10 à20 cm (4 à8 po) de longueur. Les fleurs sont composées de cinq pétales. Cette spirée peut atteindre 30 à120 cm (1 à 4 pi) de hauteur et50 cm (20 po) de largeur. Elle préfère pousser dans des lieux humide, comme les abords d'une tourbière.
Equisetum variegatum Schleich. ex F. Weber & D. Moohr 1807
La prêle panachée
Variegated horsetail, variegated scouring rush
La prêle panachée fait partie de la famille des Équisétacées. Le plant ne présente pas de ramification. Les tiges vert foncées de cette prêle très fine peuvent atteindre 10 à 45 cm (4 à 18 po) parfois plus. Elles se terminent par un petit cône qui devient mature à la fin de l'été. Certaines formes présentent une forme érigée alors que d'autres sont prostrées. Cette plante ressemble beaucoup à la prêle d'hiver (Equisetum hyemale).
Aralia hispida Vent. 1801
L'aralie hispide, la salsepareille, l'aralie hérissée, l'aralie velue
Bristly sarsaparilla, bristly spikenard, wild elder
Le genre Aralia appartient à la famille des Araliacées. Le nom du genre a été créé par le botaniste français Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) qui a latinisé le mot canadien-français «aralie», un mot qui provenait probablement de la langue iroquoise. Le docteur Michel Sarrazin (1659-1734), un médecin du roi qui a exercé en Nouvelle-France, lui avait envoyé des plantes du genre Aralia. Le nom de l'espèce, hispida, signifie hérissé ou velu. Cette caractéristique se rapporte à ses tiges qui sont garnies de longs poils pointus, un trait distinctif pour cette espèce. L'aralie hispide est une plante indigène du Canada et des États-Unis qui pousse souvent en colonie.
Les fleurs jaune à blanc verdâtre sont regroupées en ombelles. La plante peut en produire entre 2 à 25. Ces ombelles mesurent environ 3 cm (1¼ po) de diamètre. Les fleurs sont composées de cinq pétales. La floraison survient en juin et en juillet. Des baies globuleuses noires bleuâtres suivent après la floraison.
L'aralie hispide est un arbuste dont les tiges sont ligneuses sur ses premiers 5 à 20 cm (2 à 8 po). Seulement celles-ci persistent durant l'hiver, le reste de la tige ne résistant pas au gel. Les tiges sont rougeâtres dans la partie supérieure de la plante.
Cette plante bien dressée ne présente que quelques feuilles qui sont concentrées à sa base. L'aralie hispide peut mesurer 15 à 90 cm (6 à 36 po) de hauteur. Cette plante préfère les endroits secs mais on peut la trouver occasionnellement dans des endroits très humides, si elle est en plein soleil.
Pyrola elliptica Nutt. 1818
La pyrole elliptique
La pyrole elliptique est une plante indigène du Canada et des États-Unis. Elle appartient à la famille des Éricacées. C'est la pyrole qui est la plus commune au Québec.
Lors de la floraison, en juillet, cette plante herbacée vivace produit une hampe florale de fleurs blanches et cireuses. La hampe peut présenter 3 à 14 fleurs. Les fleurs sont composées de cinq pétales. Le style vert pâle est recourbé comme une trompe d'éléphant et dépasse la partie supérieure des pétales.
Ses feuilles ovales ou elliptiques, donc plus longues que larges, mesurent 2,5 à 7,5 cm (1 à 3 po) de longueur et environ 5m (2 po) de largeur. Les feuilles, presque basales, sont persistantes. Le plant peut atteindre 12 à 30 cm (5 à 12 po).
Cette plante peut se développer en pleine ombre et à la mi-ombre. Si elle pousse en plein soleil elle a besoin alors d'un sol humide. On la trouve habituellement dans des sols humides à sec principalement dans les forêts d'arbres caduques mais quelquefois dans des forêts de conifères, souvent sur les berges des ruisseaux et des marais.
Rubus repens (L.) Kuntze 1891(Syn. Dalibarda repens L. 1753)
La dailbarde rampante
Dewdrop, star violet, false violet
Cette petite plante de sous-bois ombragée, originaire de l'est du Canada et des États-Unis, mériterait une place dans nos jardins. Elle fait partie de la famille des Rosacées. Les feuilles basales de cette plante herbacée vivace sont en forme de coeur et leur bordure est crénelée. La dailbarde rampante donne en été des fleurs blanches à cinq pétales qui mesurent environ1 cm(½ po) de diamètre. Cette plante aux tiges rampantes se développe bien dans un sol acide et humide. Le plant peut atteindre 10 à15 cm(4 à6 po) de hauteur.
Andromeda polifolia var. latifolia Aiton 1789 (Syn. Andromeda glaucophylla Link 1821)
L’andromède glauque
Les feuilles étroites et glauques de ce petit arbuste présentent un revers argenté. Dans son habitat, cet arbuste qui affectionne l'eau, pousse dans la sphaigne des tourbières et des bords de lac. Il produit au printemps des bouquets de fleurs pendantes en forme de grelot, blanc rosé. L'andromède à feuilles glauques peut atteindre 25 à 50 cm (10 à 20 po) de hauteur et de largeur. Il se cultive au jardin dans un sol humifère à l'ombre ou au soleil tamisé. Cet arbuste au port érigé est originaire de l'Amérique du Nord.
Rock Giguère